Chapitre 3 : Planification de la réponse à l’urgence

Introduction
Étape 1 : Évaluation initiale
Étape 2 : Identification de la réponse
Étape 3 : Analyse des interventions techniques et leurs options
Étape 4 : Plan de réponse
Guide en matière de MEAL pour les interventions de LEGS
Annexe 3.1 : Évaluation initiale – méthodes participatives suggérées
Annexe 3.2 : Évaluation initiale – exemple de liste de contrôle
Annexe 3.3 : Évaluation initiale – modèle d’enregistrement
Annexe 3.4 : Matrice PRIM – modèles
Annexe 3.5 : Matrice PRIM – exemples
Annexe 3.6 : Transferts monétaires – modalités de réponse, mécanismes de distribution et arbre de décision
Annexe 3.7 : Plan de réponse – modèle
Annexe 3.8 : Plan de réponse – exemple d’une intervention portant sur la réduction du cheptel
Références et lectures complémentaires

Chapitre 3 : Planification de la réponse à l’urgence

Introduction

Ce chapitre présente les conseils de LEGS en matière de planification de la réponse à une situation d’urgence. Ce processus comporte quatre étapes ; chacune est assortie d’outils destinés à faciliter le processus de planification et à guider l’élaboration d’un plan de réponse :

Étape 1 : Évaluation initiale – pour décider si l’aide à l’élevage est appropriée pour une urgence donnée : l’évaluation initiale génère des informations sur les rôles du bétail, l’impact de la situation d’urgence et une analyse de la situation actuelle. Ces informations sont utilisées pour éclairer les étapes 2 et 3.

Outils pour l’étape 1 : Listes de contrôle pour l’évaluation (voir également l’Annexe 3.2 et l’Annexe 3.3).

Étape 2 : Identification de la réponse – pour identifier et définir les priorités parmi les interventions techniques pour des réponses fondées sur l’élevage pertinentes et opportunes :

Outils pour l’étape 2 : Matrice d’identification participative de la réponse (voir également l’Annexe 3.4 et l’Annexe 3.5).

Étape 3 : Analyse des interventions techniques et leurs options – pour sélectionner les options appropriées, réalisables et opportunes dans les domaines d’intervention prioritaires :

Outils pour l’étape 3 : Tableaux des options, des avantages et des défis, calendriers, arbres de décision, normes et lignes directrices (voir les normes techniques, Chapitres 4, 5, 6, 7, 8, 9 et l’Annexe 3.6).

Étape 4 : Plan de réponse – utiliser les informations et les décisions des étapes 1 à 3 pour concevoir un plan de réponse :

Outils pour l’étape 4 : Modèle de plan de réponse (voir l’Annexe 3.7 et l’Annexe 3.8).

Les quatre étapes sont toutes soutenues par le système de suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage (MEAL), tel que défini dans le Principe 8 (voir le Chapitre 2). Les systèmes de MEAL doivent être mis en place le plus tôt possible lors de la planification afin de s’assurer qu’un MEAL efficace est déployé tout au long de la mise en œuvre de la réponse.

Étape 1 : Évaluation initiale

Vue d’ensemble

Une évaluation initiale est requise avant toute réponse à une situation d’urgence, afin de déterminer si une aide fondée sur l’élevage est appropriée dans le contexte en présence. Le type, le stade et la gravité de la situation d’urgence détermineront le contexte. Cette évaluation initiale n’est pas une fin en soi, mais c’est la première étape permettant de prendre des décisions sur les interventions techniques à explorer, ou sur le bien-fondé d’une réponse portant sur l’élevage.

Préparation de l’évaluation

Examen des informations existantes

Il est possible que certaines des informations destinées à l’évaluation aient déjà été recueillies avant l’apparition de la situation d’urgence dans le cadre de la planification de la préparation (voir le Principe 4 au Chapitre 2). Les Chapitres 4 à 8 du manuel comprennent chacun une norme sur la préparation pour soutenir ce processus. Les agences qui travaillent déjà dans une région sont souvent bien placées pour développer les capacités de préparation aux côtés des communautés locales. Ces informations sur la préparation peuvent permettre de comprendre les stratégies de subsistance, les systèmes de production, les normes sociales, culturelles et de genre, ainsi que les principales parties prenantes et institutions. Cela augmentera considérablement la précision de l’évaluation initiale.

Les données secondaires peuvent être compilées à partir de rapports gouvernementaux, de statistiques sanitaires et vétérinaires, de rapports d’ONG ou d’autres sources. Les données spatiales provenant de photos satellites et de systèmes d’information géographique (SIG) peuvent aussi être utiles. Elles peuvent, par exemple, indiquer l’étendue des inondations ou l’emplacement des points d’eau et autres ressources naturelles essentielles pour le bétail.

L’examen des informations existantes est important à la fois pour éviter de solliciter inutilement les communautés affectées par une crise et dans les contextes où il est difficile d’accéder pour effectuer une évaluation initiale.

Équipe d’évaluation et méthodologies

L’évaluation initiale de LEGS devrait être entreprise dans le cadre d’un processus de planification participative faisant intervenir les principales parties prenantes, notamment les représentants des principaux groupes au sein des communautés affectées et des autorités locales. Cela permet d’évaluer les capacités et les connaissances des communautés affectées pour répondre à la situation d’urgence. Cela garantit également que les acteurs locaux sont des partenaires égaux et qu’ils bénéficient d’une autonomie dans la conception et la mise en œuvre du plan de réponse. (Voir le Principe 2 : Participation et le Principe 7 : Appropriation locale, au Chapitre 2).

L’équipe d’évaluation devrait donc comprendre des représentants de la communauté et faire intervenir les autorités locales et les institutions non gouvernementales en tant que partenaires. Il est important que l’équipe respecte la parité hommes-femmes, que les groupes marginalisés soient représentés et qu’elle comprenne à la fois des généralistes et des spécialistes de l’élevage dotés de connaissances sur le contexte local.

La qualité des informations de l’évaluation dépend des compétences de l’équipe d’évaluation en matière d’approches et de méthodes participatives, ainsi que de ses connaissances techniques. LEGS recommande, dans la mesure du possible, une collecte d’informations qualitative et participative pour l’évaluation initiale. La section consacrée au système de MEAL à la fin de ce chapitre fournit de plus amples informations sur les approches participatives. L’Annexe 3.1 suggère ensuite les méthodes les plus appropriées pour l’évaluation initiale. Les équipes d’évaluation peuvent donc avoir besoin d’être formées aux méthodologies participatives appropriées.

L’évaluation garantira une couverture adéquate des différents groupes, en particulier des personnes à risque. Elle ventilera également les résultats en conséquence (par exemple, en fonction de l’âge, de la richesse et du genre) afin que les besoins et les priorités des différents groupes soient pris en compte dans le plan de réponse.

Outils pour l’étape 1

L’évaluation initiale de LEGS comprend trois questionnaires de contrôle (voir la figure 3.1 et les encadrés 3.1 à 3.3). Il est possible d’y répondre assez rapidement en utilisant des méthodes participatives complétées par les informations existantes. Les trois listes de contrôle peuvent être appliquées en même temps, et les questions ne sont pas fixes mais peuvent être adaptées au contexte.

Chaque liste de contrôle se termine par un « point de décision », qui permet de déterminer si une intervention fondée sur l’élevage est appropriée dans le contexte en présence. L’Annexe 3.2 présente un exemple de liste de contrôle partiellement remplie.

Figure 3.1 : Résumé des listes de contrôle de l’évaluation initiale LEGS

Encadré 3.1

Liste de contrôle 1 : Le rôle du bétail dans les moyens d’existence

Une aide à l’élevage sera le plus probablement requise si l’élevage est un élément important des moyens d’existence de la population affectée par la situation d’urgence. Les questions suivantes aideront l’équipe d’évaluation à déterminer l’importance du bétail dans les moyens d’existence et le rôle qu’il joue. Elles aident donc à décider si une réponse liée à l’élevage est appropriée. La plupart de ces informations seront peut-être déjà disponibles auprès de sources existantes. Pour les communautés mobiles ou moins accessibles dans des contextes d’urgence, les réponses à ces questions dépendront probablement dans une large mesure de ces informations préexistantes. Quelle que soit la source des informations, il est important de comprendre comment le bétail est géré. Il est également important que l’équipe sache comment les avantages, la propriété et les soins du bétail sont tributaires de facteurs tels que le genre, la richesse ou le fait qu’il s’agit d’un groupe à risque.

1.1
En temps « normal », c’est-à-dire en dehors d’une situation d’urgence, quelles sont les principales stratégies de subsistance dans la zone affectée ?
1.2
Quelles sont les principales utilisations du bétail (par exemple alimentation, revenu, capital social, traction animale, transport) ?
1.3
Quel pourcentage de nourriture provient du bétail en temps « normal » et par saison ?
1.4
Quel est le pourcentage des revenus qui provient du bétail en temps « normal » (y compris les produits de l’élevage, le transport et la traction animale), et comment ces revenus sont-ils gérés ?
1.5
Quels rôles jouent les différents membres du ménage dans les soins et la gestion du bétail (y compris les droits d’utilisation et de cession) ? Accorder une attention particulière à leur genre et leur âge. Prendre également note des différentes espèces et de l’âge du bétail, ainsi que des variations saisonnières.
1.6
Quels sont les institutions et les dirigeants coutumiers ou autres impliqués dans la production animale et la gestion des ressources naturelles, et quels sont leurs rôles ?
1.7
Quels sont les principales stratégies d’adaptation et les indicateurs clés dans les périodes difficiles ? Par exemple utilisation d’aliments de disette ; taux élevé d’abattage ou de vente de bêtes ; migration anormale ; dispersion des membres du ménage ; vente d’autres biens. Ces stratégies ont-elles des conséquences négatives sur la sécurité future des moyens d’existence ?

▶
Point de décision : Le bétail joue-t-il un rôle important dans les moyens d’existence des personnes affectées, et une réponse liée à l’élevage est-elle donc appropriée ?

Encadré 3.2

Liste de contrôle 2 : La nature et l’impact de la situation d’urgence

Cette liste de contrôle vise à aider à comprendre l’impact de la situation d’urgence sur les populations touchées. Elle permet de déterminer si une intervention d’urgence est nécessaire. Il est possible que certaines de ces informations figurent déjà dans les évaluations réalisées par d’autres agences ou, dans le cas de situations d’urgence de longue durée, dans des évaluations antérieures.

2.1
De quel type d’urgence s’agit-il : à développement rapide, à développement lent, ou complexe ?
2.2
Quelle est la cause de la situation d’urgence (sécheresse, inondation, séisme, conflit, etc.), et quelle est la zone concernée ?
2.3
Quel est l’historique de ce type de situation d’urgence dans cette zone ?
2.4
Quel est le stade atteint par l’urgence (alerte/alarme/urgence/relèvement pour les urgences à développement lent ; ou suites immédiates/relèvement précoce/relèvement pour les urgences à développement rapide) ?
2.5
Quelles sont les populations humaines et animales affectées ?
2.6
Quel a été l’impact de la situation d’urgence sur la population affectée ? Plus précisément :
- 2.6.1
  Quel est le statut nutritionnel de la population humaine affectée ?
- 2.6.2
  Quelle est la prévalence de maladies ?
- 2.6.3
  Quel est le taux de mortalité ?
- 2.6.4
  Quel a été l’impact sur les différents groupes – hommes, femmes, enfants, personnes âgées, personnes handicapées, groupes ethniques particuliers ou autres groupes sociaux ?
- 2.6.5
  Quelles sont les capacités de la communauté affectée à répondre à la situation d’urgence ?
- 2.6.6
  Y a-t-il des signes suggérant que les indicateurs et les stratégies d’adaptation pour les périodes difficiles évoqués à la question 1.7 ci-dessus sont utilisés ?
- 2.6.7
  Y a-t-il eu des migrations ou des déplacements importants d’une partie de la population touchée ? Si c’est le cas, quelles sont les personnes concernées, et ont-elles emmené leur cheptel avec elles ?
- 2.6.8
  Si la communauté affectée a été déplacée, quelle est l’incidence de ce déplacement sur la communauté d’accueil ?
2.7
Quel a été l’impact de la situation d’urgence sur le bétail ? Le cas échéant, faire une distinction entre les espèces. Plus précisément :
- 2.7.1
  En quoi l’état du bétail s’est-il détérioré ?
- 2.7.2
  Quel est l’impact sur le bien-être du bétail (par exemple manque d’aliments et d’eau, blessures, maladies, froid extrême ou stress thermique) ?
- 2.7.3
  La productivité du bétail a-t-elle été affectée (par exemple diminution de la quantité produite de lait, de sang et d’œufs, de la traction animale, etc.) ?
- 2.7.4
  La morbidité du bétail a-t-elle augmenté ?
- 2.7.5
  L’abattage de bétail à des fins de consommation domestique a-t-il augmenté ?
- 2.7.6
  Quelle est l’ampleur des pertes de bétail par rapport à une période « normale » ?
- 2.7.7
  Y a-t-il eu un impact sur les abris/enclos du bétail ?
2.8
Quel a été l’impact de la situation d’urgence sur les stratégies de gestion du bétail ? Plus précisément :
- 2.8.1
  Quel est l’impact sur l’accès aux pâturages et/ou aux aliments pour animaux ?
- 2.8.2
  Quel est l’impact sur l’accès à l’eau pour le bétail ?
- 2.8.3
  Quel est l’impact sur les mouvements quotidiens et saisonniers ?
- 2.8.4
  Quel est l’impact sur les négociants en bétail et sur les principaux marchés d’intrants et de produits du bétail (ventes ; prix ; termes de l’échange entre le bétail et les céréales ; fournisseurs d’aliments pour animaux et de médicaments) ?
- 2.8.5
  Quel est l’impact sur les services d’élevage tels que les services vétérinaires, les services de vulgarisation et les pharmacies vétérinaires ?
- 2.8.6
  Quel a été l’impact sur la division du travail selon le genre ?
2.9
Quel a été l’impact sur l’environnement de la situation d’urgence, et quelles sont les implications pour la gestion du bétail ?
2.10
Quelles sont les prévisions météorologiques et quelles sont les tendances météo pour la saison à venir (prévisions concernant la neige, les pluies, la chaleur, la saison sèche, l’augmentation de l’insécurité, l’accès à la nourriture, etc.) ?

▶
Point de décision : Une intervention d’urgence s’impose-t-elle ?

Encadré 3.3

Liste de contrôle 3 : Analyse de la situation

Cette liste de contrôle permet de mieux comprendre l’environnement opérationnel, les éventuelles contraintes logistiques et les zones de chevauchement ou les complémentarités potentielles avec d’autres parties prenantes.

3.1
Quel est l’historique de la réponse à la situation d’urgence dans la zone affectée (tant positif que négatif), et quelles sont les leçons à en tirer ?
3.2
Quelles sont les principales parties prenantes dans la zone affectée, y compris les intervenants locaux, et que font-ils ?
3.3
Y a-t-il des parties prenantes qui jouent un rôle de coordination, et quelle est l’efficacité de cette coordination ?
3.4
Quelles sont les ressources disponibles, en particulier les stratégies d’adaptation coutumières et les interventions menées au niveau local ?
3.5
Quel est le contexte actuel ?
- 3.5.1
  Comment fonctionnent les communications ?
- 3.5.2
  Quelle est la situation en matière de sécurité, et quelles sont les implications pour la programmation et la sécurité du personnel ?
- 3.5.3
  Quelles sont les implications pour le déplacement du bétail et les migrations (droits d’accès, conflit potentiel) ?
- 3.5.4
  Quels sont les principaux problèmes de protection auxquels sont confrontés les éleveurs ?
- 3.5.5
  Quelles sont les infrastructures actuelles, telles que les routes et les transports ?
- 3.5.6
  Quel est le contexte pour un éventuel transfert monétaire ? Par exemple, les marchés sont-ils accessibles et fonctionnent-ils ? Le transfert monétaire est-il accepté par les récipiendaires et les pouvoirs publics ? Existe-t-il des modes de distribution sûrs et réglementés, tels que les téléphones portables, les sociétés de transfert de fonds, etc. ?
- 3.5.7
  Y a-t-il des problèmes transfrontaliers ?
- 3.5.8
  Quels sont les défis politiques et/ou juridiques qui ont une incidence sur les interventions liées à l’élevage ? Par exemple, les interdictions de déplacement ou d’exportation de bétail ; les lois sur l’abattage ; les réglementations en matière de licences (concernant les agents communautaires de santé animale, par exemple) ; la coordination entre les organisations d’aide ; et les politiques organisationnelles des principales parties prenantes.
- 3.5.9
  Y a-t-il des intérêts particuliers (culturels, politiques, etc.) qui sont susceptibles d’avoir un impact sur les interventions potentielles ?

Ces questions prennent toute leur importance dans des situations de conflit.

▶
Point de décision : Les réponses à une ou plusieurs des questions ci-dessus constituent-elles des problèmes critiques qui empêchent une forme ou une autre d’intervention dans la région ? Par exemple, la situation en matière de sécurité entrave-t-elle actuellement un ou plusieurs type(s) de mouvement ? Y a-t-il d’autres acteurs qui apportent déjà un soutien suffisant aux populations affectées ?

Enregistrement et analyse de l’information

L’équipe d’évaluation devrait enregistrer les résultats de l’évaluation initiale à l’aide de modèles simples, en indiquant les résultats, les méthodes utilisées, les sources et les dates (voir l’Annexe 3.3 pour un exemple de modèle d’enregistrement). Ces résultats peuvent ensuite être compilés dans un rapport, structuré autour des questions des listes de contrôle. L’équipe devrait ensuite se réunir pour examiner et analyser les résultats, en réfléchissant aux principales conclusions et aux points de décision de chaque liste de contrôle afin de décider si une intervention fondée sur l’élevage est appropriée.

Étape 2 : Identification de la réponse

Vue d’ensemble

Si l’évaluation initiale conclut qu’une aide à l’élevage peut être appropriée, l’étape suivante consiste à identifier les réponses d’urgence fondées sur l’élevage qui seraient pertinentes et opportunes. L’équipe d’évaluation devrait également concevoir des interventions en matière d’élevage en situation d’urgence pour répondre à au moins un des objectifs de subsistance de LEGS, c’est-à-dire aider les communautés affectées par une crise à :

obtenir des avantages immédiats en utilisant les biens d’élevage existants ; et/ou
protéger les principaux biens d’élevage ; et/ou
reconstituer les principaux biens d’élevage.

LEGS présente six interventions techniques susceptibles de fournir aux communautés affectées par une situation d’urgence un soutien aux moyens d’existence fondés sur l’élevage. Elles peuvent être utilisées simultanément et se compléter mutuellement. Par exemple, il peut s’agir de fournir à la fois de l’eau et des aliments aux bêtes touchées par la sécheresse, ou de proposer un soutien vétérinaire en même temps que du bétail pour remplacer les animaux perdus lors d’un séisme. Les six interventions sont les suivantes :

alimentation du bétail : aliments pour animaux ou fourrage distribués aux animaux affectés par la crise ;
fourniture d’eau : fourniture d’eau au bétail en soutenant les disponibilités existantes ou en créant de nouvelles sources ;
soutien vétérinaire : soutien et services de santé animale ;
abris : protection du bétail affecté par des conditions météorologiques extrêmes, l’insécurité ou le déplacement ;
réduction du cheptel : retrait (par le biais de programmes de vente ou d’abattage) des animaux affectés par la crise avant qu’ils ne perdent leur valeur marchande ou alimentaire – la réduction du cheptel n’est généralement applicable que dans les situations d’urgence liées à une sécheresse ; cela diffère d’une flambée épidémique, où l’élimination des carcasses s’impose ;
fourniture de bétail : remplacement des bêtes perdues en raison de la situation d’urgence, ou fourniture d’animaux pour soutenir de nouvelles activités de subsistance au lendemain d’une situation d’urgence.

Outil pour l’étape 2

L’outil de LEGS pour l’étape 2 est la matrice d’identification participative de réponse (PRIM). L’objectif de la PRIM est de faciliter un processus de planification participative qui :

donne des résultats rapides et très visuels ;
démontre quelles interventions sont susceptibles d’avoir le plus d’impact ;
se concentre sur l’objet (objectif de subsistance) de toute intervention ; et
confirme le calendrier approprié.

La mise en œuvre de la PRIM donne des résultats optimaux dans le cadre d’un atelier. Lorsqu’une réunion en présentiel est impossible ou ne convient pas, l’équipe peut utiliser d’autres méthodes, telles qu’une visioconférence. Les participants au processus PRIM devraient veiller à la participation de toutes les parties prenantes clés. Il s’agit notamment des dirigeants locaux, des représentants des populations affectées (femmes et hommes) et des représentants des principaux groupes à risque. Cela facilitera une large participation au processus de planification de la réponse, et son appropriation au niveau local, lesquelles permettront d’identifier les connaissances et les compétences locales, et de reconnaître les capacités locales à faire face et à répondre à l’urgence.

Dans la partie gauche de la PRIM figurent les six domaines d’intervention technique (alimentation du bétail, eau, soutien vétérinaire, abris, réduction du cheptel et fourniture de bétail) qui doivent être considérés par rapport aux trois objectifs de subsistance de LEGS. Cela permet aux participants à l’atelier d’examiner dans quelle mesure chaque intervention pourrait avoir un impact sur chaque objectif (voir la figure 3.2).

Le côté droit de la matrice devrait préciser les phases de la situation d’urgence dont il s’agit et indiquer le meilleur moment d’entreprendre chaque intervention.

LEGS fournit deux modèles PRIM, l’un pour les urgences à développement rapide et l’autre pour les urgences à développement lent. Ils reflètent les deux séries de définitions des phases d’urgence présentées au Chapitre 1 (voir les modèles PRIM vierges à l’Annexe 3.4). Dans le cas des urgences complexes, les participants à l’atelier peuvent utiliser la PRIM qui correspond le plus étroitement au contexte dont il s’agit. Sinon, ils peuvent convenir de leurs propres définitions et les insérer dans la partie droite de la matrice.

Figure 3.2 : Comment remplir la matrice d’identification participative de réponse

Sélectionner le format PRIM approprié en fonction du type d’urgence (à développement rapide ou à développement lent) et confirmer que les phases de la situation d’urgence correspondent au contexte dont il s’agit (voir le Chapitre 1 : Présentation de LEGS, Comment LEGS définit-il les situations d’urgence et quels sont leurs impacts ?). Noter que les rubriques situées sur le côté droit de la matrice PRIM varient en fonction du type d’urgence (à développement rapide ou à développement lent). L’exemple de la Figure 3.2 correspond à une urgence à développement rapide.
Examiner chacune des interventions techniques potentielles par rapport aux trois objectifs de subsistance de LEGS. Voir le tableau 1.1 du Chapitre 1 et l’introduction de chacun des chapitres techniques (4, 5, 6, 7, 8 et 9). Vous y trouverez des informations sur la manière dont chaque intervention technique peut contribuer aux objectifs de subsistance de LEGS.
Attribuer des notes à chaque objectif pour indiquer dans quelle mesure l’intervention technique peut avoir un impact sur cet objectif. Noter chaque objectif de 0 à 3, où 3 = impact très positif sur l’objectif ; 2 = un certain impact ; 1 = très peu d’impact ; 0 = non applicable.
Cocher les cases pour indiquer le moment optimal de chaque intervention.
Passer la matrice en revue et noter les interventions qui offrent le plus de chances d’avoir un impact positif compte tenu du moment où survient la situation d’urgence. Noter que les interventions techniques de LEGS ne sont pas exclusives et qu’il est possible de donner la priorité à plusieurs d’entre elles. Plusieurs interventions peuvent également être mises en œuvre simultanément ou l’une après l’autre au fil de l’évolution de la situation d’urgence.

Il n’existe pas de matrice PRIM universellement « correcte » ; chaque PRIM est élaborée par les participants en fonction de leur situation géographique et de leurs besoins spécifiques. Les participants devraient aussi être conscients des préjugés possibles en fonction de leurs intérêts personnels ou de leur savoir-faire au moment de remplir la matrice.

Des modèles vierges de matrice PRIM pour les urgences à développement rapide et à développement lent sont présentés à l’Annexe 3.4, tandis que des exemples de matrice PRIM remplie sont présentés à l’Annexe 3.5.

La matrice PRIM permet d’identifier de manière concertée les interventions les plus pertinentes et les plus opportunes pour soutenir et protéger les moyens d’existence fondés sur l’élevage dans le contexte dont il s’agit et pour la phase en cours de la situation d’urgence. Cela constitue le socle requis pour passer à l’étape 3.

Étape 3 : Analyse des interventions techniques et leurs options

Vue d’ensemble

Au cours de l’étape 2, les participants à l’atelier classent par ordre de priorité une ou plusieurs interventions techniques en utilisant la matrice PRIM. À l’étape 3, les interventions sélectionnées sont analysées de façon plus détaillée afin de déterminer lesquelles de leurs options spécifiques seront appropriées, faisables et opportunes. Pour ce faire, il est fourni une série d’outils dans chaque chapitre technique (4, 5, 6, 7, 8 et 9).

Pour chacune des six interventions techniques de LEGS introduites à l’étape 2, il existe plusieurs options pour mettre en œuvre l’intervention. Si l’on prend, par exemple, la fourniture d’eau et la réduction du cheptel, les options possibles concerneront d’une part le transport de l’eau par camion ou la remise en état des pompes à eau et, d’autre part, la réduction par la vente ou la réduction par abattage, comme le montre le tableau 3.1.

Tableau 3.1 : Résumé des interventions techniques et leurs options

Intervention technique

Options techniques

Alimentation du bétail

Alimentation d’urgence sur site

Alimentation d’urgence dans un camp de ravitaillement

Fourniture d’eau

Points d’eau

Transport d’eau par camion

Soutien vétérinaire

Services vétérinaires cliniques

Fonctions vétérinaires du secteur public

Abris

Abris pour le bétail

Bétail et aménagements

Réduction du cheptel

Réduction par la vente

Réduction par abattage à des fins de consommation

Fourniture de bétail

Remplacement des biens d’élevage perdus

Constitution de biens d’élevage

Outils pour l’étape 3

Chaque chapitre technique de LEGS contient cinq outils clés permettant d’analyser le caractère approprié et la faisabilité de la ou des interventions et options sélectionnées. Ces outils sont conçus pour être utilisés selon les besoins. Ils ne doivent pas forcément être suivis dans l’ordre, et il n’est pas nécessaire de tous les utiliser. Voici une suggestion de procédure à suivre :

Examiner la section sur les options au début du chapitre technique pertinent afin de classer la ou les options les plus appropriées par ordre de priorité.
Passer en revue le tableau des avantages et des défis pour confirmer le choix de l’option ou des options retenues.
Étudier le calendrier des interventions pour confirmer que l’intervention est adaptée à la phase d’urgence pour laquelle elle est prévue.
Naviguer dans l’arbre de décision pour vérifier le contexte et les conditions requises pour l’intervention/option choisie.
Passer en revue les normes, les actions clés et les notes d’orientation pour affiner la planification.

Outil 1 : Schéma des options

Chacun des six chapitres techniques fournit une explication des différentes options possibles dans le cadre de cette intervention technique. Par exemple, le chapitre sur l’alimentation du bétail présente deux options pour l’alimentation d’urgence : (a) l’alimentation sur site ; et (b) un camp de ravitaillement. L’option (b) est ensuite divisée en deux sous-options : un camp de ravitaillement ambulatoire (quotidien) et un camp de ravitaillement résidentiel.

Commencer par étudier cette explication pour identifier la ou les options les plus appropriées au contexte.

Outil 2 : Tableau des avantages et des défis pour les différentes options

Chaque chapitre technique comporte un tableau qui résume les avantages et les défis que présentent les différentes options (voir, par exemple, le tableau 4.2 du Chapitre 4 : Alimentation du bétail). Étudier ce tableau pour confirmer la sélection appropriée de l’option ou des options.

Outil 3 : Calendrier

Chaque chapitre technique comporte un tableau indiquant le moment le plus approprié pour les différentes options en fonction des phases de la situation d’urgence, tant pour les urgences à développement rapide que pour celles à développement lent (voir, par exemple, le tableau 4.3 du Chapitre 4 : Alimentation du bétail). Ces calendriers ne sont que des suggestions, car la situation peut varier en fonction des circonstances locales.

Étudier le tableau pour obtenir des conseils sur le calendrier optimal pour la ou les options sélectionnées en fonction du contexte. L’Annexe C (à la fin du manuel) présente un tableau synthétique pour tous les calendriers des chapitres techniques.

Outil 4 : Arbre de décision

L’arbre de décision de chaque chapitre technique rassemble certains des problèmes et des questions clés à prendre en compte avant de pouvoir décider d’une option technique particulière (voir, par exemple, la figure 4.1 du Chapitre 4 : Alimentation du bétail).

Répondre aux questions de l’arbre de décision en suivant les flèches « oui » ou « non » pour arriver à une ou plusieurs des options techniques – ou à la case « pas d’action ». Les informations issues de l’évaluation initiale et de la matrice PRIM permettront de répondre à ces questions. Le résultat « pas d’action » peut signifier qu’une préparation supplémentaire est requise pour pouvoir répondre « oui » aux questions clés, plutôt que de suggérer une absence totale d’intervention.

Outil 5 : Normes et directives

Chaque chapitre technique contient des normes, des actions clés et des notes d’orientation qui forment le contenu principal du chapitre. Elles fournissent davantage d’informations et présentent les questions à prendre en compte dans la conception d’une réponse, et elles sont définies comme suit :

Les normes sont des déclarations qui décrivent le minimum à atteindre dans toute situation d’urgence quel que soit le contexte et elles sont le plus souvent qualitatives.
Les actions clés attachées à chaque norme sont des étapes ou des actions essentielles qui contribuent à la réalisation de la norme.
Les notes d’orientation, qu’il convient de lire en conjonction avec les actions clés, abordent certaines problématiques à prendre en compte lors de l’application des normes.

Les chapitres techniques présentent également un résumé des liens entre les huit principes de LEGS et chaque intervention, ainsi que des questions spécifiques à prendre en compte lors de la mise en œuvre de celle-ci.

Tous les chapitres techniques comprennent une norme sur l’évaluation et la planification (ainsi qu’une liste de contrôle pour l’évaluation dans les annexes du chapitre). Cette norme comporte des informations et des questions clés sur lesquelles les agences de mise en œuvre doivent se pencher afin d’élaborer leur plan de réponse. La plupart des chapitres techniques comprennent également une norme sur la préparation, qui décrit les actions et les préparatifs clés que les agences de mise en œuvre peuvent entreprendre avant le début d’une situation d’urgence. Ces activités devraient éclairer le processus de planification et, le cas échéant, être intégrées dans le plan de réponse.

Les autres normes, actions clés et notes d’orientation des chapitres techniques présentent des informations sur des aspects particuliers de l’intervention ou de l’option. Elles fournissent également des conseils techniques détaillés pour soutenir la conception et la mise en œuvre du plan de réponse.

Modalités d’exécution et mécanismes de distribution

Dans le cadre de la préparation du plan de réponse, l’agence de mise en œuvre devrait examiner la modalité d’exécution et le mécanisme de distribution appropriés pour la réponse.

Les modalités d’exécution concernent la manière dont l’aide est fournie. Il peut s’agir d’une assistance en nature, dans le cadre de laquelle les biens ou les services sont fournis directement aux récipiendaires, ou de transferts monétaires, où les récipiendaires reçoivent de l’argent ou des bons pour acheter des biens ou des services de leur choix. Les transferts monétaires sont de plus en plus utilisés dans les réponses humanitaires car ils permettent aux récipiendaires de définir leurs propres priorités et de faire des choix. Il existe de plus en plus de preuves de l’impact positif des transferts monétaires sur la protection ou la relance des moyens d’existence.

Le choix de la modalité par l’agence de mise en œuvre dépend de plusieurs facteurs. Il s’agit notamment de la disponibilité sur le marché (ou de l’éventuelle disponibilité sur le marché) des biens et services requis, des préférences des récipiendaires pour l’argent, les bons d’achat et/ou l’aide en nature, et de leur aptitude à accéder à l’aide. L’agence doit également tenir compte de la situation en matière de sécurité et de protection, ainsi que des capacités et des exigences de l’agence même et des bailleurs de fonds. L’évaluation initiale peut aider à déterminer si les transferts monétaires sont envisageables (voir la Liste de contrôle pour l’évaluation 3, question 3.5.6).

Dans le cadre des transferts monétaires humanitaires, un mécanisme de distribution est un moyen de remettre ou de transférer de l’argent ou des bons d’achat aux récipiendaires (par exemple par carte à puce, par transfert d’argent mobile, au guichet, par chèque, par carte à un distributeur automatique de billets/DAB, etc.). Certains mécanismes de distribution peuvent également faciliter la réception, le stockage et les paiements (par exemple porte-monnaie mobile, compte bancaire, carte à puce, etc.).

L’Annexe 3.6 présente certaines des modalités de réponse possible en matière de transferts monétaires et certains des mécanismes de distribution qui peuvent être utilisés dans les interventions techniques de LEGS. Voir la figure 3.8 et le tableau 3.5, qui sont suivis d’un arbre de décision qui peut aider les agences à déterminer si le transfert monétaire est faisable et approprié (voir la figure 3.9).

Le choix de l’utilisation d’espèces (physiques ou électroniques) ou de bons (papier ou électroniques) dépendra également des objectifs de l’intervention :

L’argent liquide peut convenir lorsqu’il y a un besoin immédiat (par exemple pour acheter des aliments pour animaux ou payer des services vétérinaires). Cette option peut également être applicable lorsque les biens et services essentiels sont disponibles sur le marché local.
Les bons peuvent être plus appropriés lorsqu’il est nécessaire de garantir la qualité ou la fourniture de biens et services spécifiques (par exemple, lorsque certains types d’aliments pour animaux ou de services vétérinaires sont nécessaires, ou pour obtenir et construire des types d’abris spécifiques).

Il existe également des formes d’aide financière indirecte, dans le cadre desquelles les agences accordent des subventions aux prestataires de services ou aux pouvoirs publics pour faciliter l’intervention. Il peut s’agir, par exemple, d’une exonération des frais d’abattoir, des frais de permis de circulation, des frais de marché ou des frais vétérinaires ; d’une subvention des frais de transport par camion ; de la fourniture de carburant aux associations d’usagers de l’eau ; de subventions gouvernementales ou de plafonnement des prix pour les compléments alimentaires.

Un élément clé à prendre en compte pour le transfert monétaire est l’accessibilité du mécanisme de distribution pour les éleveurs (c’est-à-dire la manière dont l’aide est effectivement transmise aux récipiendaires). Par exemple, la remise d’argent en mains propres ou au guichet peut ne pas convenir aux éleveurs nomades/pastoraux. Dans ce cas, l’option d’argent mobile, si elle est disponible, peut être plus appropriée et plus accessible. De même, lorsqu’une pièce d’identité est requise pour accéder au transfert monétaire, cela peut poser des difficultés pour les éleveurs qui n’en ont pas, ou pour les personnes déplacées qui ont perdu leur pièce d’identité, ou dont la pièce d’identité n’est pas reconnue.

On trouvera de plus amples informations sur les transferts monétaires, y compris des guides détaillés sur l’évaluation du marché et les mécanismes de réponse en espèces, dans la section Références et lectures complémentaires.

Étape 4 : Plan de réponse

Vue d’ensemble

Au cours de l’étape 4 de l’approche de LEGS concernant la planification de la réponse à l’urgence, l’agence de mise en œuvre élabore un plan de réponse. Ce plan repose sur les informations et les décisions prises au cours des trois étapes précédentes.

LEGS fournit un modèle de plan de réponse (voir l’Annexe 3.7). Cependant, certaines organisations utiliseront leurs propres formats et, éventuellement, une terminologie légèrement différente. Quel que soit le format (ou le vocabulaire) utilisé, le plan de réponse doit reposer sur une théorie du changement réfléchie qui va de l’activité au produit au résultat et à l’objectif (voir le tableau 3.2).

Tableau 3.2 : Théorie du changement pour un plan de réponse en matière d’élevage

Niveau

Description

Exemple – Réduction du cheptel

Impact

Les impacts sur les moyens d’existence sont clairement précisés

Au moins 20 % du revenu des activités de réduction du cheptel est utilisé pour protéger le bétail restant avant la fin de la réponse

Résultat

Effets positifs à court et moyen terme de la réponse – il y a des liens de causalité avec le produit

Le revenu moyen tiré des activités de réduction du cheptel est de 100 USD par ménage

Produit

Ce que la réponse apporte pour atteindre le résultat

L’agence de mise en œuvre achète jusqu’à 3 bovins par ménage

Activités

Les actions pour parvenir à chaque produit

Convenir du nombre maximum de bovins à acheter par ménage

Convenir des ménages cibles

Convenir des prix du bétail

Identifier les moyens de transport

Et ainsi de suite…

Les liens de causalité du bas vers le haut de la théorie du changement (TdC) devraient être examinés pour s’assurer qu’il existe un flux logique :

Si nous réalisons ces activités, nous obtiendrons ce produit.
Si nous livrons ce produit, alors ce résultat sera atteint.
Si le résultat est atteint, alors cela contribuera à l’objectif et aux impacts.

Pour garantir la plausibilité technique du flux des activités jusqu’à l’impact, chaque étape de la TdC devrait être quantifiée. Parallèlement à l’identification des liens de causalité, il convient de définir les hypothèses retenues pour établir la théorie du changement et les risques éventuels. Il convient aussi de suivre ces risques grâce au système de MEAL (voir la section sur le MEAL ci-dessous).

Alors que les objectifs de subsistance de LEGS sont généraux, les objectifs du plan de réponse doivent être spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et limités dans le temps (objectifs SMART). Ils peuvent alors quantifier les impacts prévus sur les moyens d’existence dans un délai précis. Sans objectifs SMART, il est difficile de déterminer si un objectif (et un impact) a été atteint. Une évaluation initiale de qualité et l’identification de la réponse aux étapes 1 à 3 devraient faciliter ce processus de détermination d’objectifs appropriés.

Tableau 3.3 : Relier les objectifs de subsistance de LEGS aux objectifs SMART

Objectif de subsistance de LEGS

Exemple d’objectif SMART dans un plan de réponse

Aider les communautés affectées par la crise à obtenir des avantages immédiats en utilisant les biens d’élevage existants

Réduction du cheptel par abattage : La fourniture de 2,2 kg de viande séchée couvre le total des besoins en protéines d’un ménage moyen de quatre personnes pendant au moins sept jours

Aider les communautés affectées par la crise à protéger les principaux biens d’élevage

Alimentation complémentaire : La mortalité du bétail est réduite à moins de 15 % pendant la réponse parmi les ménages cibles pendant la durée du projet

Aider les communautés affectées par la crise à reconstituer les principaux biens d’élevage

Fourniture de bétail plus soins vétérinaires : Au moins 75 % des ménages ayant bénéficié d’une distribution de bêtes ont constitué un troupeau d’au moins 40 moutons et chèvres au 20^e mois du projet

Outil pour l’étape 4

L’outil de l’étape 4 est le plan de réponse (voir l’Annexe 3.7 pour un modèle de plan de réponse). Ce plan rassemble les informations et les résultats de l’analyse des trois étapes précédentes.

Le plan de réponse devrait indiquer la ou les interventions et options techniques sélectionnées, le ou les objectifs de subsistance de LEGS associés, les objectifs SMART de la réponse et la théorie du changement pour la réponse. Un exemple de plan de réponse partiellement rempli pour une intervention portant sur la réduction du cheptel est présenté à l’Annexe 3.8.

Il est important pour l’agence de mise en œuvre d’identifier les indicateurs d’impact et de processus (voir les définitions dans la section suivante) dans le cadre du plan de réponse. Le suivi peut alors commencer dès le début de la mise en œuvre. Les données de suivi sont essentielles pour faire en sorte que les activités puissent être ajustées pendant la mise en œuvre. Elles fournissent également des informations clés pour l’évaluation ultérieure et l’étude d’impact dans le cadre d’un système de MEAL plus large (voir ci-dessous).

Le plan de réponse devrait garantir que les interventions sont mises en œuvre de manière équitable, sur la base d’un ciblage participatif et transparent, et en s’appuyant sur les informations tirées de l’évaluation initiale (étape 1) et des consultations communautaires. L’agence de mise en œuvre devrait convenir des méthodes de ciblage et de la sélection des récipiendaires avec les communautés affectées, y compris des représentants des groupes à risque.

L’agence doit également définir et diffuser clairement les critères de ciblage sélectionnés. Le cas échéant, des réunions publiques peuvent être organisées pour accroître la transparence et la redevabilité. Dans la mesure du possible, le processus de ciblage devrait rester sous le contrôle des communautés récipiendaires (avec une mesure de supervision pour veiller à ce que les groupes à risque ne soient pas négligés). Cela permettra d’éviter les risques de distribution inéquitable des avantages et cela contribuera à garantir la redevabilité et la transparence.

L’achèvement de ces quatre étapes devrait aboutir à un plan de réponse qui identifie des interventions et des activités appropriées, opportunes et réalisables, fondées sur les besoins identifiés et le contexte local, et liées aux objectifs de subsistance. Les Chapitres 4, 5, 6, 7, 8 et 9 du manuel LEGS fournissent les détails techniques pour favoriser le bon déroulement de ce processus.

Guide en matière de suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage (MEAL) pour les interventions de LEGS

Le suivi, l’évaluation, la redevabilité et l’apprentissage (MEAL) devraient soutenir chacune des quatre étapes de l’approche de LEGS concernant la planification de la réponse à l’urgence. Le Principe 8 (voir le Chapitre 2) explique l’importance du système de MEAL dans la réponse à une urgence en matière d’élevage. Cette section fournit des conseils supplémentaires sur des aspects clés du système de MEAL qui devraient être pris en compte parallèlement au Chapitre 10 « Monitoring, evaluation and impact assessment of livestock-related interventions during emergencies » de FAO (2016). Il existe aussi de nombreuses sources générales d’informations sur le système de MEAL (voir les Références et lectures complémentaires).

La plupart des organisations disposent de leurs propres systèmes de MEAL, souvent dirigés par des spécialistes en MEAL. Dans ces cas, les indicateurs de processus et de suivi identifiés dans le plan de réponse peuvent être introduits dans le système afin que le suivi puisse commencer dès que possible.

S’ils ne sont pas déjà en place, les systèmes de MEAL devraient être établis dès que possible lors de la planification. Le suivi pourra ainsi commencer dès le début de l’initiative et un processus de MEAL efficace pourra être mené tout au long de la mise en œuvre de la réponse. Le système de MEAL devrait viser à appuyer un apprentissage partagé sur les impacts sur les moyens d’existence. Au minimum, les systèmes de MEAL devraient :

utiliser des théories du changement et des objectifs SMART ;
définir des indicateurs de processus et d’impact ;
conjuguer des méthodes participatives et d’autres données ;
utiliser le suivi pour ajuster la mise en œuvre si nécessaire ;
inclure une évaluation d’impact ;
prôner la redevabilité ;
partager et appliquer l’apprentissage.

1. Utiliser des objectifs SMART

Comme indiqué à l’étape 4, les objectifs de la réponse devraient être spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et limités dans le temps (SMART). Cela permet de garantir une bonne planification de la réponse et de mesurer l’impact sur les moyens d’existence.

Voici un exemple d’objectif SMART pour une intervention portant sur l’alimentation du bétail : « Dans deux districts, réduire la mortalité d’au moins 25 pour cent dans les principaux troupeaux de petits ruminants appartenant à 50 pour cent des ménages les plus pauvres d’ici à la fin du projet » ; voir FAO (2016) Encadré 11, p. 164.

2. Définir des indicateurs de processus et d’impact

Les indicateurs sont des éléments qui sont mesurés par le suivi et l’évaluation. LEGS utilise deux types d’indicateurs de suivi : les indicateurs de processus et les indicateurs d’impact.

Les indicateurs de processus mesurent la progression de l’activité : par exemple le nombre de bêtes vaccinées ; le nombre de stages de formation organisés. Ils sont généralement quantitatifs. Par exemple, dans une intervention visant à fournir des services vétérinaires, un indicateur de processus pourrait être le nombre de médicaments distribués ou de visites vétérinaires effectuées. Les indicateurs de processus sont souvent liés aux dépenses du projet. Ils peuvent donc être utilisés dans le cadre de la redevabilité financière, ou pour signaler le besoin d’ajustements dans la mise en œuvre. Le suivi des processus est généralement effectué de manière régulière (tous les mois, par exemple) tout au long d’une intervention.

Les indicateurs d’impact se concentrent sur l’impact de l’activité sur la vie et sur les moyens d’existence des récipiendaires. À titre d’exemples, on peut citer l’amélioration de la nutrition grâce à la production de lait, ou l’augmentation des revenus par la vente de bétail. Dans l’exemple des services vétérinaires ci-dessus, un indicateur d’impact lié au nombre de traitements d’animaux pourrait être la mortalité du bétail par espèce et par maladie. La mesure des indicateurs d’impact est généralement effectuée dans le cadre d’une évaluation d’impact (voir ci-dessous).

Les indicateurs d’impact nécessitent généralement soit une bonne compréhension d’une situation préexistante, soit un point de référence par rapport auquel les impacts peuvent être analysés. Par exemple :

Si une réponse portant sur l’alimentation du bétail ou le soutien vétérinaire vise à réduire la mortalité de 50 pour cent, il faut connaître le taux de mortalité au début de l’intervention. Cette mortalité de référence peut être discutée et convenue avec les communautés au cours de l’étape 3.
Si une réponse portant sur la réduction du cheptel par abattage vise à fournir de l’argent aux ménages cibles, il est utile de disposer d’informations sur les revenus ou les dépenses des ménages immédiatement avant l’intervention. Elles permettront de comprendre l’importance relative de l’argent provenant de l’intervention.
Si une intervention combinée portant sur l’alimentation du bétail et le soutien vétérinaire vise à augmenter la consommation de lait animal par les enfants pendant une sécheresse, les informations sur la consommation de lait immédiatement avant l’intervention sont utiles.

Lorsque les informations de référence ne sont pas déjà disponibles, elles peuvent être recueillies lors de l’évaluation initiale ou plus tard, en tant que base de référence « rétrospective » ; voir les pages 165–166 (y compris le tableau 21) de FAO (2016).

Chacun des chapitres techniques de LEGS comprend une annexe avec des suggestions d’indicateurs de processus et d’impact. Voir également les pages 161 (tableau 19) et 165 de FAO (2016) pour obtenir des conseils sur le moment où il faut mesurer le processus et celui où il faut mesurer l’impact.

3. Conjuguer des méthodes participatives et d’autres données

Conformément aux principes de LEGS, LEGS recommande l’adoption d’approches participatives en matière de suivi et d’évaluation. Une série de méthodes participatives éprouvées convient à l’évaluation initiale de LEGS, ainsi qu’au suivi et à l’évaluation. Elles sont issues de l’apprentissage et de l’action participatifs (PLA), de l’évaluation rurale participative (PRA) et des techniques d’épidémiologie participative.

Les méthodes participatives peuvent produire différents types d’informations selon la méthode utilisée et d’autres facteurs. Par exemple :

Les cartes participatives produisent des informations visuelles qui peuvent être annotées.
Les entretiens informels peuvent produire des informations qualitatives, comme les préférences des gens pour différentes espèces de bétail ou leurs points de vue sur la mise en œuvre d’une réponse. Ces entretiens peuvent également mettre en évidence des quantités telles que les moyennes de la production laitière quotidienne ou de la mortalité du bétail, ou encore les prix du bétail.
Les méthodes de classement et de notation montrent l’importance ou la valeur relatives des éléments sélectionnés, exprimées sous forme de places ou de scores. Voir l’Annexe 3.1 pour un complément d’informations sur les méthodes participatives.

Les informations issues des méthodes participatives peuvent être recoupées avec d’autres données. Dans les réponses aux urgences en matière d’élevage, il existe deux types importants de recoupement :

Durant les étapes 1 à 3, des informations telles que les statistiques gouvernementales sur les prix du bétail ou l’activité du marché, et des rapports de recherche sur la production animale ou d’autres questions (si disponibles) peuvent soutenir une évaluation participative. Les précédents rapports d’évaluation des réponses aux urgences en matière d’élevage peuvent également fournir des informations utiles.
Durant l’évaluation d’impact, les données de suivi du processus sur la mise en œuvre de la réponse devraient être compilées et comparées à une évaluation des impacts sur les moyens d’existence. La théorie du changement permet d’analyser la plausibilité que les intrants mènent aux impacts, et cette analyse est soutenue par les données de suivi compilées.

Autres questions à prendre en compte :

Échantillonnage : Compte tenu des contraintes de temps lors de la planification de la réponse à l’urgence, il convient d’identifier des « échantillons raisonnés » d’informateurs/acteurs représentatifs considérés comme essentiels. Cela peut permettre de s’assurer, par exemple, que tous les groupes à risque sont impliqués (par exemple les éleveurs pauvres affectés par une sécheresse, les femmes éleveurs, les habitants d’un village touché par des inondations ou les enfants en âge de travailler – voir les SMPE Pilier 4, Standards 21 et 22).
Ventilation des données : Les informations recueillies devraient toujours être ventilées en fonction du genre, de l’âge et des groupes à risque pertinents (voir le Principe 2, Participation de la communauté, le Principe 6, Programmation sensible au genre et le Chapitre 1, encadré 1.3 : Engagement de LEGS envers la HSP).
Données numériques : Les méthodes de notation et de classement produisent des données numériques. La répétition de ces méthodes peut produire des jeux de données quantitatives qui peuvent être résumés à l’aide de tests statistiques conventionnels.
Accès : Dans certaines situations, les méthodologies participatives ordinaires peuvent ne pas être adaptées ou réalisables. Cela peut se produire, par exemple, dans des contextes de pandémie ou de conflit lorsque les réunions en présentiel sont inappropriées ou interdites. Dans de tels cas, d’autres approches peuvent être utilisées, en s’appuyant sur des outils numériques tels que les téléphones portables (pour les entretiens) et, le cas échéant, les réunions en ligne (pour les discussions en groupe de réflexion). Lors de la consultation d’enfants ou de jeunes, il convient d’utiliser des méthodologies appropriées en tenant compte des normes de protection de l’enfance. (Voir le Principe 3 des SMPE, La participation des enfants, et le Standard 22, Moyens de subsistance et protection de l’enfance).
Les enquêtes quantitatives utilisent généralement des questionnaires et peuvent recourir à des méthodes d’échantillonnage statistique. Dans les contextes humanitaires, les approches quantitatives sont souvent rigides et non participatives, et nécessitent également des niveaux importants de financement et de connaissances techniques. Si des outils tels que les applications mobiles peuvent accélérer la collecte de données dans les enquêtes quantitatives, l’aspect non participatif de ces enquêtes tranche avec le Principe 2 de LEGS, Participation de la communauté. Certaines données quantitatives peuvent être importantes pour contribuer au suivi par rapport à des objectifs SMART, par exemple, les données sur la commercialisation du bétail et le coût des biens et services. Cependant, ces données peuvent être recueillies à l’aide d’entretiens avec des informateurs clés. (Voir la trousse à outils des techniques participatives de LEGS ; et FAO (2016) pp. 173, 175 et 176).

4. Utiliser le suivi pour ajuster la mise en œuvre si nécessaire

Le suivi devrait inclure un dialogue régulier avec les communautés affectées pour évaluer les progrès et les performances de la mise en œuvre de la réponse. Cela devrait être appuyé par un suivi des indicateurs de processus. La théorie du changement élaborée lors de la préparation du plan de réponse à l’étape 4 ci-dessus comprend une analyse des risques et des hypothèses qui peuvent affecter le flux des intrants jusqu’aux impacts. Le dialogue avec la communauté peut aider à suivre ces hypothèses et ces risques. Dans l’ensemble, le suivi devrait servir à identifier rapidement les problèmes et à soutenir les ajustements en temps réel à apporter à la mise en œuvre.

5. Inclure une évaluation d’impact

Le principe de LEGS relatif au système de MEAL souligne l’importance que revêt l’évaluation de la réponse à la situation d’urgence pour en tirer des enseignements et préparer les interventions futures. Une évaluation type analyse la réalisation des objectifs du projet, tandis que l’évaluation d’impact se concentre davantage sur les changements engendrés par la réponse au niveau des moyens d’existence, de la sécurité alimentaire ou de la nutrition. LEGS recommande l’utilisation d’objectifs SMART qui précisent les impacts, de sorte que « l’évaluation » et « l’évaluation d’impact » deviennent des activités très similaires.

En plus de se concentrer sur la question de savoir si les objectifs SMART ont été atteints, une évaluation peut également inclure une analyse avantages-coûts. Il s’agit d’évaluer les coûts financiers de la réponse par rapport aux avantages (généralement financiers) pour la communauté affectée, afin d’examiner le rapport qualité-prix. Par exemple, les coûts d’une intervention portant sur la réduction du cheptel peuvent être analysés par rapport à l’argent reçu par les ménages vendeurs de bétail et à la valeur monétaire de toute viande reçue.

LEGS recommande des approches participatives en matière d’évaluation, afin de garantir l’engagement des communautés affectées dans la description et l’analyse des impacts de la réponse. Les méthodes participatives énumérées à l’Annexe 3.1 peuvent être adaptées aux évaluations d’impact ainsi qu’à l’évaluation initiale et au suivi continu. Voir également FAO (2016): evaluation, p. 170–174 ; impact evaluation, p. 174–192 ; benefit-cost analysis, p. 192–196.

6. Prôner la redevabilité

Les systèmes de MEAL devraient inclure des mécanismes permettant un retour d’information sur la réponse par les personnes affectées. Ils devraient également veiller à ce que le retour d’information donne lieu à des mesures et à des décisions communiquées aux personnes concernées. La Norme humanitaire fondamentale (CHS) fournit un cadre pour l’établissement et le suivi de la redevabilité, fondé sur neuf engagements et des critères de qualité associés (voir le Chapitre 2 : Principes de LEGS, tableau 2.1). Des indicateurs permettant de suivre les performances par rapport aux neuf engagements sont également disponibles. (Voir la CHS et les Références et lectures complémentaires.)

7. Partager et appliquer l’apprentissage

« L’apprentissage » dans le cadre du système de MEAL signifie que les informations générées par le suivi et l’évaluation conduisent à une analyse, une réflexion et des changements dans la mise en œuvre actuelle et future. L’apprentissage permet de ne pas répéter les erreurs, tandis que les enseignements sont utilisés pour adapter les interventions à l’évolution des besoins et contextes, et pour influencer les travaux futurs.

Un apprentissage efficace nécessite la mise en place de systèmes facilitant l’examen régulier des données de suivi formelles et de l’expérience informelle. En plus des rapports à la direction, aux bailleurs de fonds et aux pouvoirs publics, il convient d’organiser des réunions communautaires régulières. À défaut, les agences devraient se servir d’autres moyens appropriés pour promouvoir la communication, la participation et la redevabilité auprès des communautés affectées.

Parmi les principales approches figurent :

la création d’une culture de l’apprentissage au sein de l’organisation et parmi les membres du personnel – cela suppose notamment de consacrer du temps et des ressources à des activités d’apprentissage ;
l’établissement de bons processus de communication qui utilisent des langues appropriées et des formats accessibles ;
la promotion de l’apprentissage à partir de réponses précédentes à des situations d’urgence (par exemple lors de l’évaluation initiale) ;
l’enregistrement des changements au niveau de la mise en œuvre en réponse à un retour d’information ou au contexte opérationnel ;
la diffusion d’informations à d’autres responsables de la mise en œuvre et à des réseaux de coordination afin d’élargir l’apprentissage.

(Voir l’Engagement 7 de la CHS).

Annexes

Annexe 3.1: Évaluation initiale – méthodes participatives suggérées

Méthodes d’entretien qualitatif

La plupart des techniques participatives de collecte d’informations reposent sur des entretiens qualitatifs à partir d’une liste de contrôle semi-structurée de questions ouvertes, qui facilitent la discussion et le suivi. Ces entretiens sous-tendent les autres techniques et prennent généralement trois formes :

Entretiens avec des informateurs clés : Ils ciblent des individus spécifiques qui représentent des groupes particuliers ou qui possèdent des connaissances particulières, tels que les chefs communautaires, le personnel des ONG locales et des pouvoirs publics, les chefs religieux, les groupes de femmes et d’autres organisations de la société civile.
Discussions en groupe de réflexion : Les membres de groupes réunissant des personnes semblables (de par leur genre, âge, niveau de richesse, rang, intérêt, stratégie de subsistance, etc.) sont interrogés ensemble, puis les mêmes questions sont posées à des groupes similaires et/ou différents afin de comparer les résultats.
Soutien à d’autres méthodes participatives : Les discussions au cours d’exercices participatifs tels que la cartographie peuvent fournir des informations supplémentaires utiles ; des entretiens de suivi peuvent également être nécessaires pour clarifier les résultats de l’exercice de notation, ou d’autres exercices.

Méthodes de visualisation

Mises en œuvre au sein de groupes de réflexion, les méthodes de visualisation supposent l’utilisation de matériaux locaux (à même le sol ou sur papier) pour décrire le contexte local et identifier des questions clés :

La cartographie identifie les principales caractéristiques de la zone (par exemple les ressources locales, les services, les marchés, les zones de pâturage, les points d’eau, les services vétérinaires), ainsi que d’autres informations telles que les zones peu sûres et les mouvements du bétail.
Les calendriers saisonniers indiquent le moment des migrations de pâturage, les liens avec les cycles de culture, etc.
Les chronogrammes identifient les crises et les événements importants (tels que les sécheresses ou les tempêtes) qui ont un impact sur les moyens d’existence.
Les diagrammes de Venn illustrent les relations entre les institutions ou les services.

Méthodes de classement et de notation

Les méthodes de classement et de notation fournissent des résultats numériques qui peuvent être combinés et analysés :

Les tas proportionnels indiquent les valeurs relatives, par exemple, de l’impact de différentes maladies du bétail.
Le classement établit un ordre de priorité, par exemple, pour les problèmes liés au bétail.
La notation matricielle est une manière de noter en fonction d’une série de critères, par exemple en notant les interventions possibles en matière d’élevage en fonction de la rapidité de la réponse, de l’impact sur la mortalité du bétail, du coût, etc.

Le tableau 3.4 met en relation certaines des méthodes participatives décrites ci-dessus avec des questions choisies dans les trois listes de contrôle de l’évaluation initiale.

Tableau 3.4 : Méthodes participatives suggérées pour l’évaluation initiale

Liste de contrôle pour l’évaluation*

Sujet

Méthode

1.5

Rôles de genre/âge et saisonnalité

Calendrier quotidien/saisonnier

2.5
2.6
2.8
2.9
2.10

Étendue de la zone touchée

Groupes à risque touchés

Services et installations, en temps normal et en situation d’urgence

Cartographie des ressources naturelles (avant et après) : pâturages, eau, déplacements

Impact sur l’environnement

Changements saisonniers

Cartographie

2.3
2.4
2.7
2.8

Phases de l’urgence

Tendances des maladies du bétail

Tendances des ventes de bétail

Tendances des prix du bétail

Tendances de la productivité du bétail

Chronogramme/ tendance temporelle

1.3
1.4
2.6
2.7
2.8

Sources de revenus/nourriture

Évolution de l’état nutritionnel

Évolution des maladies humaines

Évolution des ventes de bétail, des prix, de la productivité

Tas proportionnels

1.3
1.4
2.7
3.1

Sources de revenus/nourriture

État du bétail, morbidité, maladies

Historique et efficacité de la réponse précédente

Classement/notation

2.6

Population affectée (pour documenter le ciblage)

Classement selon la richesse

1.6
3.2
3.3

Rôles et relations des institutions coutumières

Acteurs clés et coordination

Diagrammes de Venn

* Les chiffres renvoient aux questions des trois listes de contrôle

Méthodologies supplémentaires pour soutenir l’évaluation initiale :

Pour la question 1.5 sur les rôles de genre et les dynamiques de pouvoir : ‘Women’s empowerment in livestock index’ (Galiè et al., 2018) ; voir également l’encadré 1 : Les cinq étapes d’une Analyse rapide en fonction du genre dans le document de réflexion de LEGS sur le genre (de Jonge, K. et Maarse, L., 2020)
Pour la question 2.6 sur l’état nutritionnel : Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transitions Protocol – une initiative interagences qui fournit des données fiables et cohérentes sur la mortalité, l’état nutritionnel et la sécurité alimentaire. Se compose d’un manuel d’enquête et d’un logiciel d’analyse, soutenu par une base de données sur les situations d’urgence complexes – CE-DAT (SMART 2017)
Pour la question 2.7 sur la mortalité du bétail : voir Catley et al. (2014) pour un exemple d’utilisation de méthodes d’épidémiologie participative afin d’évaluer les causes de la mortalité du bétail pendant une sécheresse
Pour la question 2.9 sur l’évaluation de l’impact environnemental de l’urgence et de toute intervention prévue : Voir le Rapid Environmental Assessment Tool (Hauer, M. et Kelly, C 2018) et l’outil d’évaluation FRAME (HCR, 2009)
Il existe un certain nombre de ressources pour explorer les stratégies d’adaptation (questions 1.7, 2.6.5 et 2.6.6) : voir, par exemple, le Coping Strategies Index (Maxwell & Caldwell 2008).

D’autres ressources sur les méthodologies participatives sont énumérées dans les Références et lectures complémentaires.

Annexe 3.2 : Évaluation initiale – exemple de liste de contrôle (partiellement remplie)

Des exemples de réponses et des méthodes de collecte de données pour certaines questions tirées des listes de contrôle de l’évaluation initiale sont présentés ici pour une urgence à développement rapide – éruption d’un volcan en Asie du Sud-Est.

1.1 En temps « normal », quelles sont les principales stratégies de subsistance dans la zone affectée ?

La majorité des ménages dépendent de l’élevage pour leurs moyens d’existence, avec un complément assuré par la production agricole. Le principal type de bétail est constitué par les bovins de boucherie (60 pour cent des ménages du district A ; 90 pour cent des ménages du district B), tandis que certains élèvent également des vaches laitières et des porcs.

District

District A

District B

Population humaine

1.100.000

1.250.000

Nombre total de têtes de bétail

18.300

275.000

Méthodes : rapports des autorités provinciales (populations humaines et bétail) ; discussions en groupe de réflexion sur les stratégies de subsistance

1.2 Quelles sont les principales utilisations du bétail (par exemple alimentation, revenu, capital social, traction animale, transport) ?

La viande est le produit issu de l’élevage le plus courant, suivie du lait dans le district B en particulier.
Dans les deux districts, le bétail est également une source essentielle de force de traction pour la production agricole et de fumier comme combustible et engrais.

Méthodes : discussion en groupe de réflexion

1.5 Quels rôles jouent les différents membres du ménage dans les soins et la gestion du bétail (y compris les droits d’utilisation et de cession) ? Accorder une attention particulière à leur genre et leur âge. Prendre également note des différentes espèces et de l’âge du bétail ainsi que des variations saisonnières.

Les hommes : responsables de la gestion des animaux de trait pour l’agriculture et des soins apportés aux bovins.

Les femmes : responsables du désherbage et du repiquage des cultures de riz ; soins apportés à la volaille et au petit bétail.

Les droits de cession sont généralement liés à ces responsabilités. Les femmes peuvent vendre le petit bétail et ses produits, mais l’écoulement du gros bétail et de la récolte de riz est entre les mains des hommes.

En outre, les précédentes éruptions du volcan ont provoqué l’écoulement de sédiments dans les rivières voisines, fournissant ainsi une ressource naturelle aux communautés locales. En conséquence, de nombreux hommes des villages proches des rivières travaillent comme mineurs de sable, tandis que les femmes et les autres membres de la famille s’occupent du bétail et des cultures.

Méthodes : calendriers quotidiens et saisonniers ; discussion en groupe de réflexion

..........

2.7
Quel a été l’impact de la situation d’urgence sur le bétail ? Le cas échéant, faire une distinction entre les espèces. Plus précisément :
- 2.7.1
  Comment l’état du bétail s’est-il détérioré ?
  Les deux districts ont été touchés par des cendres et des coulées pyroclastiques après l’éruption, ce qui a affecté la santé et le bien-être de nombreux animaux d’élevage. Toutes les personnes interrogées ont signalé la perte de quelques bêtes.
- 2.7.2
  Quel est l’impact sur le bien-être du bétail (par exemple, manque d’aliments et d’eau, blessures, maladies, froid extrême ou stress thermique) ?
  Dans le district A, les cendres volcaniques ont eu des impacts importants sur la santé du bétail qui a survécu, notamment des diarrhées (50 pour cent des répondants) et des problèmes respiratoires (45 pour cent). Le manque d’aliments disponibles (ou propres) pour le bétail a entraîné la malnutrition de nombreuses bêtes (30 pour cent des répondants).
- 2.7.4
  La morbidité du bétail a-t-elle augmenté ?
  Les principales causes de décès du bétail étaient les suivantes :
  - –
    malnutrition due à un accès limité aux aliments pour animaux et au fourrage (53 pour cent) ;
  - –
    blessure pendant l’évacuation (20 pour cent) ;
  - –
    maladie due aux cendres et aux coulées pyroclastiques (15 pour cent) ;
  - –
    déshydratation (12 pour cent).

Méthodes : discussion en groupe de réflexion ; tas proportionnels

Annexe 3.3 : Évaluation initiale – modèle d’enregistrement

Les résultats de l’évaluation initiale peuvent être consignés à l’aide d’un modèle simple, comme dans cet exemple :

Date :

Lieu :

Participants :

Participantes :

Nom de l’enquêteur :

Méthode d’évaluation

Question(s) d’évaluation

Principales conclusions

Discussion en groupe de réflexion

1.1, 1.2

.....

Tas proportionnels

1.3

.....

.....

.....

.....

Annexe 3.4 : Matrice PRIM – Modèles

Figure 3.3 : Modéle de matrice PRIM pour une urgence à développement rapide

Figure 3.4 : Modéle de matrice PRIM pour une urgence à développement lent

Pour les crises complexes qui comprennent une urgence à développement lent ou rapide, il est possible d’utiliser la matrice PRIM correspondante (voir l’exemple de PRIM C à l’Annexe 3.5). Pour les urgences de longue durée ou complexes qui ne comprennent pas de crise à développement lent ou rapide, il se peut que seul le côté gauche de la matrice PRIM (c’est-à-dire les objectifs de subsistance) soit approprié.

Annexe 3.5 : Matrice PRIM – exemples

Les exemples suivants montrent comment la matrice PRIM peut être utilisée pour différents types d’urgence – à développement rapide, à développement lent et complexe. Dans chaque exemple, la matrice PRIM est suivie d’une explication des résultats.

Figure 3.5 : Exemple A de matrice PRIM : Urgence à développement rapide – un séisme en Asie

Notes sur l’exemple A de matrice PRIM :

L’alimentation du bétail immédiatement après le séisme peut contribuer à la sécurité alimentaire des ménages grâce au lait ou à d’autres produits de l’élevage tirés des animaux survivants. Plus tard, la fourniture d’aliments au bétail peut contribuer à la protection et à la reconstitution des biens d’élevage. En cas d’alerte préalable concernant le risque de séisme, certaines mesures peuvent être prises pour stocker de l’eau et des aliments pour animaux.
La fourniture d’eau peut présenter un léger avantage, selon l’effet du tremblement de terre sur les réserves existantes.
Le soutien vétérinaire pourrait apporter un avantage immédiat, en aidant à maintenir en vie les animaux survivants juste après la catastrophe. Il pourrait également contribuer de manière significative à la protection et la reconstitution des biens d’élevage lors des phases de relèvement précoce et de relèvement. Il peut aider à maintenir la qualité de l’alimentation des ménages, des mères et des enfants lorsque les ménages dépendent de la consommation d’aliments d’origine animale.
Les interventions liées aux abris peuvent contribuer à la fois à des avantages immédiats et à la protection et la reconstitution des biens, en fonction des types d’animaux d’élevage et de leurs besoins en abris. Si une alerte suffisante est donnée, on peut sauver des bêtes en les faisant sortir et en les éloignant de bâtiments susceptibles de s’effondrer. Dans les suites immédiates d’une urgence et lors du relèvement précoce, la fourniture d’un abri chaud et/ou sec aux animaux sinistrés contribue de manière considérable à la protection et la reconstitution des biens.
Étant donné que le système de marché normal ne fonctionne pas, dans ce cas, la réduction du cheptel par la vente ne peut pas apporter d’avantages immédiats aux ménages affectés par la crise. La réduction du cheptel par abattage est tout particulièrement indiquée lorsque le bétail risque de mourir en raison du manque d’eau ou de nourriture. Dans le cas présent, il est donc moins susceptible d’apporter des avantages significatifs aux ménages affectés. Si les animaux sont trop émaciés pour que la réduction du cheptel par abattage puisse fournir de la viande, les bêtes devraient être abattues pour des raisons de bien-être animal (voir le Chapitre 8, Réduction du cheptel).
Pour ce qui concerne la reconstitution des biens, la fourniture de bétail peut apporter une contribution significative en aidant ceux qui ont perdu leurs bêtes à commencer à recouvrer certains biens d’élevage. Toutefois, elle ne peut avoir lieu qu’au cours de la phase de relèvement.

Figure 3.6 : Exemple B de matrice PRIM : Urgence à développement lent – une sécheresse en Afrique

Notes sur l’exemple B de matrice PRIM :

La sécheresse à développement lent en Afrique présente un schéma d’interventions et un calendrier très différents de ceux du séisme en Asie illustré par l’exemple A de matrice PRIM.

La fourniture d’aliments et d’eau pendant les phases d’alarme et d’urgence d’une sécheresse peut contribuer à protéger les biens d’élevage restants et à reconstituer les troupeaux pour l’avenir.
Les interventions de santé animale, qui peuvent être menées durant toutes les phases d’une sécheresse, peuvent avoir un impact significatif sur la protection et la reconstitution des biens d’élevage, en permettant d’éviter les pertes de bêtes et des maladies et en renforçant la résistance du bétail à la sécheresse.
Dans cet exemple, la fourniture d’abris n’est pas appropriée.
Dans les phases d’alerte et d’alarme, la réduction du cheptel par la vente peut contribuer considérablement à fournir des avantages immédiats aux familles affectées sous forme d’entrée d’argent. Elle peut également contribuer dans une certaine mesure à la protection des biens. En effet, les animaux restants ont moins de concurrence pour accéder à des ressources peu abondantes, et une partie de l’argent peut être utilisée pour subvenir aux besoins des animaux restants. Si le moment de l’intervention est retardé jusqu’à la phase d’urgence, la réduction du cheptel par la vente ne sera peut-être plus possible en raison de la trop mauvaise condition physique des animaux. Dans ce cas, la réduction du cheptel par abattage à des fins de consommation (indiqué par la coche entre parenthèses) peut apporter des avantages immédiats aux ménages sinistrés.
Dans cet exemple, comme la sécheresse en est à ses débuts (alerte/alarme), on privilégierait la réduction du cheptel par la vente plutôt que par l’abattage à des fins de consommation. En effet, la réduction du cheptel par la vente met de l’argent dans les mains des éleveurs, ce qui encourage les processus de marché et peut contribuer à protéger d’autres résultats liés aux moyens de subsistance, comme la nutrition.
Pendant la phase de relèvement, la fourniture de bétail peut contribuer de manière significative à la reconstitution des biens d’élevage.

Le dernier exemple de matrice PRIM montre comment la combinaison d’un conflit et d’une urgence à développement lent peut avoir une incidence sur le caractère approprié et faisable de certaines des interventions possibles.

Figure 3.7 : Exemple C de matrice PRIM : Urgence complexe – sécheresse et conflit de longue durée en Afrique

Notes sur l’exemple C de matrice PRIM :

En comparant cette matrice PRIM avec l’exemple B, la plupart des interventions possibles (telles que la fourniture d’aliments pour animaux, d’eau, de soutien vétérinaire et de bétail) restent appropriées. Ici, elles pourront aussi potentiellement apporter des avantages significatifs aux communautés affectées.
L’alimentation du bétail peut contribuer à protéger et à reconstituer les biens d’élevage, en particulier pour les communautés confinées dans des camps et qui ne sont pas en mesure de mettre leur bétail en pâture. De même, la fourniture d’eau au bétail qui ne peut pas être conduit aux sources d’eau habituelles en raison de l’insécurité peut contribuer à protéger et à reconstituer les biens d’élevage. Cela pourrait également contribuer à protéger la santé et la nutrition des ménages si l’eau destinée à la consommation humaine est protégée de la contamination par le bétail.
Les abris ou les enclos pour le bétail, qui n’étaient pas pertinents dans l’exemple B de matrice PRIM, peuvent devenir un aspect important ici en raison du déplacement et de l’insécurité (par exemple le risque de pillage).
La réduction du cheptel par la vente n’est pas appropriée dans cette situation de conflit car les systèmes de marché et les infrastructures sont gravement perturbés. La réduction du cheptel par abattage à des fins de consommation (indiquée par la coche entre parenthèses) pourrait être possible, selon les contraintes opérationnelles auxquelles sont soumises les agences.
Toutes ces interventions dépendent de la capacité des intervenants à opérer dans la situation de conflit.

Annexe 3.6 : Transferts monétaires – modalités de réponse, mécanismes de distribution et arbre de décision

Figure 3.8 : Modalités de réponse pour les interventions et options techniques de LEGS

*Si les organisations de mise en œuvre utilisent des subventions en espèces ou des bons d’achat, il leur faut décider si elles doivent assortir la distribution de conditions (comme la vaccination du bétail, la participation à une formation) ou de restrictions (comme la spécification d’un type d’aliment ou de médicament) afin d’atteindre l’objectif du programme. Si les transferts d’argent sont importants, comme dans le cadre de la fourniture de bétail, une condition peut être imposée. Par exemple, le montant total peut être versé par tranches, le déblocage de chaque tranche étant soumis à la présentation d’une preuve que des bêtes ont été achetées avec la tranche précédente. Autrement, si un objectif comporte un élément spécifique (tel qu’un impératif de nutrition du bétail pour maintenir le bon état physique des bêtes), les agences peuvent imposer une restriction pour s’assurer que les éleveurs achètent des aliments appropriés d’une qualité suffisante auprès de vendeurs désignés.

Les subventions en espèces peuvent également être directes ou indirectes. Un transfert direct peut être effectué au profit des éleveurs, ou un transfert indirect peut être destiné à un négociant en bétail, par exemple. Si les agences accordent des prêts aux négociants en bétail, la réduction du cheptel par la vente peut être considérée comme un transfert indirect, visant à soutenir les processus de marché. Un transfert direct peut prendre la forme de la fourniture de bons aux éleveurs par les agences pour l’achat de bétail.

** Dans ce contexte, les contributions en nature peuvent également inclure la facilitation (par exemple des foires à bestiaux), le plaidoyer (sur les politiques ou les contraintes liées à l’octroi de licence), la formation, etc.

Tableau 3.5 : Mécanismes possibles de distribution des transferts monétaires pour les interventions de LEGS

Catégorie

Description

Fournisseur possible

Subventions en espèces

Paiement direct en espèces

Remise directe d’argent aux récipiendaires par l’organisation de mise en œuvre

Organisation/partenaire de mise en œuvre

Distribution par l’intermédiaire d’un agent/de gré à gré (OTC)

Espèces remises aux récipiendaires par une institution formelle ou informelle qui joue le rôle d’intermédiaire ; les récipiendaires ne sont pas tenus d’être titulaires d’un compte

Agents de transferts d’argent, bureaux de poste, commerçants, institutions de microfinance, banques

Carte prépayée

Carte en plastique utilisable dans des points de retrait (distributeurs automatiques de billets ou DAB), utilisée pour les subventions en espèces et les bons ; elle peut être passée dans les dispositifs de point de vente, mais elle nécessite toujours une connexion au réseau pour l’authentification de la transaction

Banques, prestataires de services financiers non bancaires, institutions de microfinance, bureaux de poste

Carte à puce

Carte en plastique munie d’une puce, utilisable avec les dispositifs de point de vente et les distributeurs automatiques de billets, utilisée pour l’octroi de subventions en espèces et les achats en magasin ; peut offrir une authentification des transactions hors ligne lorsque la connectivité du réseau est coupée

Banques, prestataires de services financiers non bancaires, bureaux de poste

Argent mobile

Code crypté qui peut être encaissé dans divers points de vente au détail ou autres, utilisé pour des subventions en espèces et des bons d’achat ; nécessite une connexion au réseau mobile pour effectuer la transaction

Opérateurs de réseau mobile (ORM), banques

Compte bancaire

Comptes bancaires ou sous-bancaires personnels utilisés pour déposer les subventions en espèces ; les récipiendaires doivent disposer d’une pièce d’identité officielle et souvent d’un statut officiel de résident

Banques

Bons d’achat

Bon d’achat

Version papier, électronique ou autre, pouvant être échangé contre des services ou des biens d’une valeur prédéterminée auprès de vendeurs désignés

Organisation de mise en œuvre/partenaire/vendeur

D’après Cash Delivery Mechanism Assessment Tool – HCR https://www.unhcr.org/5899ebec4.pdf

Voir le glossaire du CALP Network dans les Références et lectures complémentaires, pour de plus amples informations.

Figure 3.9 : Arbre de décision pour les transferts monétaires dans les interventions fondées sur l’élevage

Annexe 3.7 : Plan de réponse – modèle

Intervention :

Option

Objectif de subsistance de LEGS

Objectif SMART

Indicateurs d’impact
•
•

Résultats

Indicateurs de processus
•

Produits

Indicateurs de processus
•

Activités

Indicateurs de processus
•
•

Annexe 3.8 : Plan de réponse – exemple d’une intervention portant sur la réduction du cheptel

Intervention : Réduction du cheptel

Option

Réduction du cheptel par la vente

Objectif de subsistance de LEGS

Protéger les biens de subsistance

Objectif SMART

Au moins 20 % du revenu provenant de la réduction du cheptel est utilisé pour protéger le bétail restant avant la fin de l’intervention

Indicateurs d’impact

•
Part du revenu issu de la réduction du cheptel utilisée pour l’eau, l’alimentation du bétail, les soins vétérinaires ou le transport du bétail

Résultats

Les ménages cibles reçoivent des revenus en espèces provenant de la réduction du cheptel

Indicateur de processus

•
Revenu moyen des ménages provenant de la réduction du cheptel

Produits

Achats de bétail

Indicateurs de processus

•
Nombre moyen et type de bêtes achetées
•
Calendrier des achats

Activités*

Identifier des zones cibles

Identifier des négociants en bétail

Faciliter le dialogue entre la communauté et les négociants

Assurer la liaison avec les autorités locales pour l’exonération de la taxe sur les achats de bétail

Ciblage...
Calendrier...
Lieux...
Procédure d’achat…

Indicateurs de processus

•
Nombre de réunions avec la communauté ou avec des représentants de la communauté et d’autres parties prenantes
•
Nombre de réunions entre la communauté et les négociants
•
Exonération fiscale en place

* La section du plan de réponse consacrée aux activités doit contenir le plus de détails possible, notamment les groupes cibles, le calendrier, les sites, les procédures d’achat et les modalités de distribution

Références et lectures complémentaires

Les références et les ressources suggérées ici en complément de lecture sont présentées selon les thèmes suivants :

Évaluation
Analyse du marché
Transferts monétaires
Système de MEAL
Méthodologies participatives

1. Évaluation

ACAPS (2014) Humanitarian Needs Assessment: The Good Enough Guide, The Assessment Capacities Project (ACAPS), Emergency Capacity Building Project (ECB) and Practical Action Publishing. Rugby, https://reliefweb.int/report/world/humanitarian-needs-assessment-good-enough-guide-0

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) and International Labour Organization (ILO) (2009) The Livelihood Assessment Toolkit: Analysing and Responding to the Impact of Disasters on the Livelihoods of People, 1st edn, FAO and ILO, Rome and Geneva, https://www.fao.org/fileadmin/templates/tc/tce/pdf/LAT_Brochure_LoRes.pdf

Galiè, A., Teufel, N., Korir, L. et al. (2018) ‘The women’s empowerment in livestock index’, Social Indicators Research 142: 799‒825, https://doi.org/10.1007/s11205-018-1934-z

Hauer, M. and Kelly, C. (2018) Guidelines for Rapid Environmental Impact Assessment in Disasters – Version 5, 2018 [Rapid Environmental Assessment Tool], Coordination of Assessments for Environment in Humanitarian Action Initiative, https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/REA_2018_final.pdf

de Jonge, K. et Maarse, L. (2020) Le genre et l’élevage dans les situations d’urgence : Document de réflexion dans le cadre des Normes et directives pour l’aide d’urgence à l’élevage LEGS, https://www.livestock-emergency.net/wp-content/uploads/2020/12/LEGS-Le-genre-et-lelevage-dans-les-situations-durgence-.pdf

Maxwell, D. and Caldwell, R. (2008) The Coping Strategies Index: Field Methods Manual, 2nd edn, Cooperative for Assistance and Relief Everywhere, Inc. (CARE), https://www.researchgate.net/publication/259999318_The_Coping_Strategies_Index_Field_Methods_Manual_-_Second_Edition

SMART (2017) SMART ‒ Standardised Monitoring and Assessment for Relief and Transitions Manual 2.0, SMART, Action Against Hunger Canada, and the Technical Advisory Group, https://smartmethodology.org/survey-planning-tools/smart-methodology/

Sphere (2014) Sphère au service des évaluations, The Sphere Project and ACAPS, Geneva, https://spherestandards.org/wp-content/uploads/sphere-au-service-des-evaluations-1.pdf

2. Analyse du marché

Albu, M. (2010) EMMA : le guide pratique. Analyse et cartographie des marchés en état d'urgence, Practical Action Publishing, Rugby, https://www.emma-toolkit.org/documents/emma-le-guide-et-cartographie-des-marches-en-etat-d’urgence

CALP (2018) Critères minimaux d’analyse de marché en situation d’urgence (MISMA), CALP Network, https://www.calpnetwork.org/fr/publication/criteres-minimaux-danalyse-de-marche-en-situation-durgence/

International Red Cross and Red Crescent Movement (2014) Rapid Assessment for Markets: Guidelines, https://preparecenter.org/resource/rapid-assessment-for-markets-ifrc-guidelines/

SEEP (2017) Normes minimales pour le relèvement économique, 3^e éd., le Réseau SEEP, Washington D.C. et Practical Action Publishing, Rugby, https://spherestandards.org/fr/resources/minimum-economic-recovery-standards-mers-english/

3. Transferts monétaires

Le site web du CALP Network renferme de nombreux outils et ressources sur les transferts monétaires, y compris un glossaire et une boîte à outils pour des programmes de qualité. https://www.calpnetwork.org/resources/

Elluard, C. (2015) Guidance notes: cash transfers in livelihood programming, The CaLP Network and the Livelihoods Centre, https://www.calpnetwork.org/wp-content/uploads/2020/03/calp-waf-guidance-notes-en-web-1.pdf

FAO (2011) The use of cash transfers in livestock emergencies and their incorporation into Livestock Emergency Guidelines and Standards (LEGS), Animal Production and Health Working Paper No. 1, FAO, Rome, https://www.fao.org/3/i2256e/i2256e00.pdf

Hermon-Duc, S. (2012) MPESA project analysis: exploring the use of cash transfers using cell phones in pastoral areas, Télécoms Sans Frontières and Vétérinaires Sans Frontières, Germany and Nairobi, https://www.calpnetwork.org/publication/mpesa-project-analysis-exploring-the-use-of-cash-transfers-using-cell-phones-in-pastoral-areas/

Norwegian Refugee Council (NRC) (2019) Remote Cash Project Guidelines and Toolkit, https://www.nrc.no/what-we-do/themes-in-the-field/cash-and-vouchers/remote-cash-project-guidelines-and-toolkit/

4. Système de MEAL

Catley, A., Burns, J., Abebe, D. and Suji, O. (2014) Participatory Impact Assessment: A Design Guide, Feinstein International Center, Tufts University, Somerville, https://fic.tufts.edu/publication-item/participatory-impact-assessment-a-design-guide/

CHS Alliance, le Groupe URD et le Projet Sphère (2015) Norme humanitaire fondamentale de qualité et de redevabilité, 1^ère édition, https://corehumanitarianstandard.org/files/files/CHS_French.pdf

CHS Alliance, le Group URD et le Projet Sphère (2016) Guide et indicateurs de la norme humanitaire fondamentale, https://corehumanitarianstandard.org/files/files/CHS-Guidance-Notes-and-Indicators-French.pdf

Cosgrave J., Buchanan-Smith M. and Warner, A. (2016) Evaluation of Humanitarian Action (EHA) Guide, ALNAP, https://www.alnap.org/help-library/evaluation-of-humanitarian-action-eha-guide

Emergency Capacity Building Project (2008) Mesure de l’impact et redevabilité en situation de secours d’urgence : Le Guide Suffisamment Bon, Oxfam, https://www.unscn.org/web/archives_resources/files/good_enough_guide_book_french.pdf

FAO (2016) Livestock-related interventions during emergencies – The how-to-do-it manual. Edited by Philippe Ankers, Suzan Bishop, Simon Mack and Klaas Dietze. FAO Animal Production and Health Manual No. 18. Rome, https://www.fao.org/3/i5904e/i5904e.pdf (voir le Chapitre 10 : Monitoring, evaluation and impact assessment)

LEGS (2016) Outil d’évaluation de LEGS, Normes et directives pour l’aide d’urgence à l’élevage, Royaume-Uni, https://www.livestock-emergency.net/wp-content/uploads/2022/04/Outil-de%CC%81valuation-de-LEGS.pdf

5. Méthodologies participatives

Alders, R.G., Ali, S.N., Ameri, A.A., Bagnol, B., Cooper, T.L, Gozali, A., Hidayat, M.M., Rukambile, E., Wong, J.T. and Catley A. (2020) ‘Participatory epidemiology: principles, practice, utility, and lessons learnt’, Frontiers in Veterinary Science 7:532763, https://doi.org/10.3389/fvets.2020.532763

Holland, J. (ed.) (2013) Who Counts? The Power of Participatory Statistics, Practical Action Publishing, Rugby, https://practicalactionpublishing.com/book/2385/who-counts

LEGS (2021) LEGS Participatory Techniques Toolkit, Livestock Emergency Guidelines and Standards (LEGS), https://www.livestock-emergency.net/wp-content/uploads/2022/02/LEGS-Participatory-Techniques-Toolkit_May-2021.pdf

Pretty, J.N., Guijt, I., Thompson, J. and Scoones, I. (1995) Participatory Learning and Action: A Trainer’s Guide, International Institute for Environment and Development (IIED), London, https://www.iied.org/6021iied

UNHCR and CARE (2009) Framework for Assessing, Monitoring and Evaluating the Environment in Refugee-Related Operations (FRAME Toolkit), joint UNHCR and CARE project, https://www.unhcr.org/uk/protection/environment/4a97d1039/frame-toolkit-framework-assessing-monitoring-evaluating-environment-refugee.html

Voir aussi des études de cas pour planifier des interventions fondées sur l’élevage en situation d’urgence : https://www.livestock-emergency.net/ressources-etudes-de-cas/

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